MUSIQUE ET HISTOIRE
Le nazisme et la musique
Extraits d'un texte de Michel Ribon :
C'est parce que tout artiste revendique la liberté de créer qu'il se rend a priori suspect au regard du régime nazi, comme d'ailleurs à celui de tout régime totalitaire. Hitler déclare en 1937 : « Qu'on ne vienne pas me parler de la liberté de l'art ! » Déjà, depuis la prise du pouvoir (1933), l'art est absorbé dans les structures de l'État pour y exprimer l'âme de l'idéologie nazie. Comme la politique, « l'art, proclame Goebbels, doit édifier, façonner le peuple et la nation ». Dès lors, voulu et parrainé par Goebbels, ministre de la Propagande, un quadrillage administratif est mis en place pour répertorier les artistes dans un « catalogue » afin de mieux observer et contrôler leurs options esthétiques et leurs comportements quotidiens — jusque dans leur vie privée : ils reçoivent même, de leur autorité de tutelle, une bonne ou une mauvaise note de conduite. Un artiste ne peut recevoir de commandes que celles de sa « Chambre de culture » ou du pouvoir central; absent ou rayé du catalogue, il peut se trouver privé de travail du jour au lendemain. |
Hitler et Goebbels en 1943
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Un compositeur dans les camps : Olivier Messiaen
Oeuvre étudiée :
Olivier Messiaen, "Quatuor pour la fin du temps - Abyme des oiseaux" Olivier Messiaen est né en 1908 et mort en 1992. L'oeuvre a été écrite en 1940 à Görlitz, alors que Messiaen était déporté au Stalag VIII-a. L'oeuvre a été écrite pour clarinette, violon, violoncelle et piano car ce sont les instruments des musiciens présents dans le camp. Un abyme est trou profond. Olivier Messiaen donne une impression de désolation, solitude, éternité : - Solo de clarinette - Tempo très lent - Notes très longues - Mélodie qui tourne en rond |
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Une musique officielle du nazisme : die Fahne hoch
Un compositeur qui fuit le nazisme : Arnold Schöenberg
Oeuvre étudiée :
Un survivant de Varsovie Arnold Schönberg est né en 1874 en Autriche, mais l'oeuvre a été écrite aux Etats-Unis car il est contraint de fuir son pays. L’histoire est celle d'un survivant du ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale. Le ghetto de Varsovie est un ghetto juif de la seconde guerre mondiale. - un homme soliste (le narrateur) - orchestre symphonique, grande variété d'instruments - le tempo varie en fonction du texte - la musique suit le texte en "sprechgesang", pas de répétitions |
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Deux compositeurs qui rendent hommage aux victimes : S. Reich et K. Penderecki
Oeuvre étudiée :
Steve Reich, "Different trains - During the war" Steve Reich est né en 1936 aux Etats-Unis.Les trains évoqués dans cette oeuvre sont ceux de la déportation. L'oeuvre est jouée par un quatuor à cordes : 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle. - On entend un quatuor à cordes, des voix de déportés enregistrées, des sirènes. - Le quatuor à cordes joue un ostinato qui imite le bruit du train; il change à chaque nouvelle phrase parlée. |
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Oeuvre étudiée :
Kristof Penderecki, "Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima" Kristof Penderecki est né en 1933. en Pologne. A Hiroshima, en 1945, la bombe atomique little Boy est larguée par les américains, depuis l'avion Enola-Gay, après que les dirigeants chinois aient eurent décidé d'ignorer l'ultimatum de Postdam. - 1ère partie : les instruments à cordes entrent les uns après les autres; ils tiennent des sons très aigus et très forts (cris) - 2ème partie : effet de désordre avec des modes de jeu particuliers - 3ème partie : plaintes avec des glissandi |
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CHANT 1 : "Nuit et Brouillard" de Jean Ferrat
C'est une chanson (1963) en mémoire des victimes des camps de concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale, et en particulier en mémoire de son père, Juif émigré de Russie mort à Auschwitz.
Le titre fait référence à la directive Nuit et brouillard signée en 1941 par Adolf Hitler, qui stipule que les personnes représentant une menace pour le Reich ou l'armée allemande dans les territoires occupés seront condamnées à mort ou déportées. |
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CHANT 2 : "L'affiche Rouge" de Léo Ferré, sur un poème de Louis Aragon
Strophes pour se souvenir est un poème de Louis Aragon, écrit en 1955 en hommage aux 23 résistants du groupe Manouchian exécutés dans l'affaire de l'Affiche rouge.
Ce poème fut écrit à l'occasion de l'inauguration de la rue « du Groupe Manouchian », située dans le 20e arrondissement de Paris. Pour écrire ce poème, Louis Aragon s'est inspiré de la dernière lettre écrite par Missak Manouchian à sa femme avant d'être fusillé. Le poème a été mis en musique par Léo Ferré en 1959. |
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